Le titre à lui seul résume le sens du recueil et de sa réédition. Evocation d’un temps suspendu à l’attente, celle la faucheuse effroyable, à l’hécatombe des années 90, au nom Sida.
Jean-Marc était mon ami, mon double d’âme et d’art depuis le lycée. Années de partage, invraisemblable des rencontres, des voyages, des choix définitifs, l’écriture pour moi, la musique et le chant pour lui.
Jean-Marc ténor, son rire, sa fougue, son culot désarmant, qui au moment où il prenait son envol sur des grandes scènes a été rattrapé par la réalité, et la fulgurance de la maladie. Nous n’allions pas fêter nos 30 ans ensemble, nous n’allions plus voyager vers la Toscane ou L’Emilie –Romagne, nous n’allions
plus aller au bout des rêves.
J’avais commencé à écrire Garde moi de l’oubli, bien avant que le sida en peu de mois le transforme en ange déchu. Effrayée par la crudité de ce qui m’était presque « dicté », et de ce qui allait arriver au réel, ne l’éprouvant pas encore, j’ai laissé ces pages dans un tiroir. Je suis devenue la spectatrice impuissante,
l’accompagnante des derniers mois, prenant le relais dès que possible auprès de son compagnon.
Quelque temps après sa mort, j’ai voulu reprendre mes mots. « Ecris ! écris pour moi » avait été aussi une dernière injonction. « Garde moi de l’oubli » Je tenais promesse en lui faisant don de mémoire reprenant le manuscrit qui au nombre de pages définitif, et sans les avoir comptées, devenait étrangement son âge clos. Une première édition, belle aventure humaine et littéraire, lectures, mise en scène théâtrale, en lycées, en prison… Comme souvent dans l’édition poétique, plus de possibilité de le trouver, de l’acheter, de le faire vivre. Le contrat me laissait la possibilité de lui redonner corps de trame et de papier. Sous l’impulsion d’un ami, qui me demandait pourquoi le recueil n’existait plus, que c’était « inadmissible », je me suis lancée dans cette nouvelle parution dans la collection Esparto.
L’oubli, ne sera pas, le temps redoublant à la fois le livre mais aussi notre âge !
Mémoire aussi de protection, la maladie est encore là, malgré l’avancée majeure des traitements, des tant d’années de vie qui s’offre.
Jean-Marc était mon ami, mon double d’âme et d’art depuis le lycée. Années de partage, invraisemblable des rencontres, des voyages, des choix définitifs, l’écriture pour moi, la musique et le chant pour lui.
Jean-Marc ténor, son rire, sa fougue, son culot désarmant, qui au moment où il prenait son envol sur des grandes scènes a été rattrapé par la réalité, et la fulgurance de la maladie. Nous n’allions pas fêter nos 30 ans ensemble, nous n’allions plus voyager vers la Toscane ou L’Emilie –Romagne, nous n’allions
plus aller au bout des rêves.
J’avais commencé à écrire Garde moi de l’oubli, bien avant que le sida en peu de mois le transforme en ange déchu. Effrayée par la crudité de ce qui m’était presque « dicté », et de ce qui allait arriver au réel, ne l’éprouvant pas encore, j’ai laissé ces pages dans un tiroir. Je suis devenue la spectatrice impuissante,
l’accompagnante des derniers mois, prenant le relais dès que possible auprès de son compagnon.
Quelque temps après sa mort, j’ai voulu reprendre mes mots. « Ecris ! écris pour moi » avait été aussi une dernière injonction. « Garde moi de l’oubli » Je tenais promesse en lui faisant don de mémoire reprenant le manuscrit qui au nombre de pages définitif, et sans les avoir comptées, devenait étrangement son âge clos. Une première édition, belle aventure humaine et littéraire, lectures, mise en scène théâtrale, en lycées, en prison… Comme souvent dans l’édition poétique, plus de possibilité de le trouver, de l’acheter, de le faire vivre. Le contrat me laissait la possibilité de lui redonner corps de trame et de papier. Sous l’impulsion d’un ami, qui me demandait pourquoi le recueil n’existait plus, que c’était « inadmissible », je me suis lancée dans cette nouvelle parution dans la collection Esparto.
L’oubli, ne sera pas, le temps redoublant à la fois le livre mais aussi notre âge !
Mémoire aussi de protection, la maladie est encore là, malgré l’avancée majeure des traitements, des tant d’années de vie qui s’offre.
Mars 2024 Elisabeth Aragon
Parution prévue 2024